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Au delà de mes rêves
28 décembre 2009

26 décembre 2009 - lemonde.fr 2009, annus

26 décembre 2009 - lemonde.fr

toutestpossibleUne année s’achève que l’on ne regrettera pas. La crise qui infuse, le chômage qui explose, la grippe A qui rôde, les relents suspects du débat sur l’identité nationale, la qualification indigne des Bleus face à l’Irlande… Pour les socialistes, 2009 fut carrément uneannus horribilis. Ils ont collectionné les passages à vide, presque égalé leur plus mauvais score électoral et fait preuve d’une incroyable capacité à détourner à leur détriment les polémiques qui auraient du faire du tort à la droite.

Rétrospective des dix évènements qui ont fait de 2009 une année proprement exécrable pour les socialistes.
3214937867_1e81889b92_m.1261856579.jpgLa démission d’André Vallini, premier accroc. Ca commence bien. Le 12 janvier, quelques semaines après avoir été nommé secrétaire national à la Justice, le député André Vallini – spécialiste reconnu des questions judiciaires – quitte la direction du PS. Les «motifs personnels » invoqués concernent ses relations avec la première secrétaire qu’il juge trop autoritaire. « La gentille Martine du congrès est redevenue la Dame des 35 heures » persifle un adversaire de la première secrétaire.

- Le frisquet printemps des libertés. Le 22 mars devait être un grand moment debestof7.1261855971.jpgmobilisation en faveur des libertés. Un Livre noir est publié et rendez-vous est donné au Zenith de Paris pour un «rassemblement » qui tourne au cauchemar. Pas plus de 1 500 participants sont présents au plus fort – si l’on ose dire – de la journée, dans un lieu qui peut en accueillir 4 000. Ratage organisationnel mais aussi politique : aucune d’orientation claire sur la question des flux migratoires et critique en règle de la télésurveillance…que pratiquent nombre de municipalités socialistes.

- La fâcherie Hadopi. Partis avec ardeur, et non sans enregistrer quelques succès, à l’assaut de la loi Hadopi contre le téléchargement, les parlementaires socialistes n’avaientarditi.1261859344.jpgpas prévu qu’ils devraient subir l’ire d’une brochette – pas de première jeunesse mais emblématique – de l’intelligentsia de gauche. Le 6 mai, une lettre adressée à Martine Aubry signée par Pierre Arditi, Juliette Gréco, Bernard Murat, Michel Piccoli et Maxime le Forestier fait écho à une première salve tirée par une quinzaine de cinéastes dont Bertrand Tavernier et Alain Corneau. « Quand vous redeviendrez de gauche, vous saurez où nous trouver » balance ce beau monde à l’adresse du PS. Morale de l’histoire : il ne suffit pas de  croiser les artistes « amis » lors des grands rendez-vous culturels organisés par les collectivités locales de gauche pour croire que l’on parle politique avec eux. 

- Les simagrées de Rezé. Sentant que le scrutin de juin lui échappe, la direction du PSbestof6.1261855935.jpgsouhaite enterrer la hache de guerre avec Ségolène Royal. Le 27 mai, le meeting de Rezé, près de Nantes, est l’occasion de sceller la réconciliation entre Martine et Ségolène. La mise en scène en fait des tonnes : arrivée bras-dessus, bras-dessous, échange de cadeaux à la tribune, compliments réciproques, discours de Martine Aubry sur la « sororité »… Personne n’y croit et la cote de popularité des deux femmes en subira vite les conséquences.

- La Bérézina des Européennes. Le 7 juin, c’est la cata. Les listes socialistes neaubrybelleville-2-600.1261856508.jpgrecueillent que 16,4% des voix et sont talonnées (16,2%) par Europe Ecologie. On n’est pas loin du plancher historique (14%) atteint par Michel Rocard en 1994. Emporté, comme ses partis-frères, par la crise de la social-démocratie européenne le PS français l’a aggravé en menant une campagne particulièrement médiocre. Martine Aubry est épargnée pour une excellente raison : personne ne veut sa place.

- Martine Aubry et l’effet boomerang. Le 14 juillet, Martine Aubry est en pétard. Ellevvvvvvvals.1261859182.jpgadresse à Manuel Valls une missive vengeresse l’enjoignant de se taire – le député de l’Essonne n’a, lors des semaines précédentes, comme d’habitude pas mâché ses mots pour réclamer des primaires ouvertes – ou de quitter le parti. Soutenu par Laurent Fabius qui évoque un « besoin d’unité », l’acte d’autorité se transforme en effet boomerang. Les quadras, unanimes pour une fois, et plusieurs autres dirigeants soutiennent le trublion et dénoncent le « caporalisme » de la première secrétaire. Une façon de faire savoir à « Martine » qu’après les Européennes, elle doit composer.

- Retour de lance-flamme. Quelques pages dans un ouvrage ( « Hold-uPS, arnaques etsego-pour-dijon-2-600.1261856558.jpgtrahisons », de Karim Rissouli et Antonin André aux éditions du Moment) rappelant, sans apporter d’éléments réellement nouveaux, les accusations de « triche » lors de l’élection de Martine Aubry contre Ségolène Royal en novembre 2008 auront suffi à (re)mettre le feu aux poudres socialistes. Pendant plusieurs semaines, Ségolène Royal fait mine de découvrir ce qu’elle connaissait pourtant et évoque une action en justice. Et c’est reparti: les socialistes s’entredéchirent pendant plusieurs semaines. Pour faire revenir le calme et la sérénité, Martine Aubry a une chouette idée : elle annonce le retour de Laurent Fabius et Bertrand Delanoë au Bureau national…

- Les dégâts collatéraux de « l’affaire ». « L’affaire » Frédéric Mitterrand provoque des remous dans la majorité. Mais c’est sans compter avec le PS qui, sans tarder, vole la vedette à la droite avec une polémique comme lui seul sait en inventer. Le 9 octobre, lesbestof2.1261855842.jpgdéclarations du porte-parole Benoit Hamon dénonçant les écrits d’un « ministre-consommateur » et jugeant « choquant », dans la foulée du FN, « qu’un homme puisse justifier, à l’abri d’un récit littéraire, le tourisme sexuel », déclenchent une nouvelle tempête. Harlem Désir critique « une offensive populiste » etJulien Dray y voit « une tactique de mise au pied du mur de tout le Parti socialiste ». Ambiance, ambiance… Mais on n’a encore rien vu.

-La prise (de tête) de Dijon. Faute de s’être intéressée à un courant (l’Espoir à gsego-et-peillon.1261862066.jpgauche, arrivé en tête avec 29% des voix au congrès de Reims) beaucoup plus composite qu’elle ne le pensait, Ségolène Royal n’a pas saisi que Vincent Peillon et ses amis avaient pris le pouvoir. En outre, l’ancienne candidate voit ses soutiens se raréfier dans le parti. Son réveil est brutal. Le 14 novembre, elle s’invite à Dijon où se tient une réunion organisée par ledit Peillon et ses invités MoDem, écologistes et ex-PCF du Rassemblement social, écologiste et démocrate. On sait ce qu’il advint ; cinq jours d’échange d’amabilités en public entre Ségolène Royal et son ex-lieutenant. Un Vaudeville où il fut question de « psychiatrie lourde » et (encore) de menaces de procès. Ségolène Royal réalisera un autre coup d’éclat en décembre en proposant, alors que le MoDem est en congrès, une offre publique d’alliance aux centristes de sa région Poitou-Chatrentes.
 

cornue.1261862324.jpg- Bis-repetita. Et l’année se termine comme elle a commencé : par une démission du secrétariat national. Membre de cette instance au titre de vice-présidente du Laboratoire des idées, Lucile Schmidannonce son départ le 20 décembre, déçue par le (non) fonctionnement du « Lab » et l’absence de lien entre activité intellectuelle et décisions politiques.
 

aubryrennes3-600.1261856536.jpgCertes, nous avons scandaleusement ignoré les bons résultats du PS aux élections partielles, volontairement passé sous silence les victoires symboliques mais méritoires des parlementaires socialistes, ignominieusement snobé les prouesses sondagières de DSK, sciemment négligé la soudaine transformation, en août à La Rochelle, de Martine « La France qu’on aime » Aubry en égérie de la rénovation, adepte du non-cumul des mandats et convertie aux primaires. Certes, il y eut  quelques bonnes séquences socialiste et nous en avons rendu compte. De là à prétendre que 2009 restera dans les caves de Solferino comme un millésime d’exception ou même un cru moyen, il y a un abime que nous ne saurions franchir.

Et 2010 ? Pour le PS, le plus rassurant, c’est qu’il sera difficile de faire pire.
                  

                                       En attendant, meilleurs vœux.

Jean-Michel Normand

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